Arc 1 : Article 18

Publié le 22.04.13 
(Le 15.05.08 sur Soccers)

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Ok bon là on était mal engagés. Paul Scharner nous prit en cercle pendant que Torres célèbrait son but :

« Bon les gars, on fait rien de bien là, si au moins on avait des occases, mais que dalle ! On se fait bouffer dans l’entrejeu ! On dirait une équipe de pupilles asthmatiques ! Il va falloir resserrer les boulons et changr notre… »
- Désolé les gars, fit Chris Kirkland, j’ai rien pu faire…
- C’est rien, lui répondis-je, tu ne pouvais pas y faire grand-chose.
- Parlons-en, dit Emile en se retournant vers moi, tu es inexistant dans ce match, les ballons ne nous arrivent pas, tu perds tes duels, qu’est-ce qu’il t’arrive aujourd’hui ? Je veux bien croire qu’il y a Steven Gerrard en face mais quand même… T’as des soucis ou quoi ?

Je le fixai.

« Je crois que ça ne te concerne pas Emile. »
- Ca concerne l’équipe donc oui ça me concerne, me fit-il en souriant, alors bouge ton cul et sois à la hauteur de ta réputation… ou alors peut-être ce match pourra nous être utile.
- Comment ça ?
- Ben oui. Ca montrera enfin aux gens qui ont des espoirs en toi que tu n’étais qu’un feu de paille au bout du compte.

Je préférai ne pas répondre, de toute façon, on devait donner le coup d’envoi. Le cercle se dissout et on se remit en place.

« Euh… Dîtes, vous avez écouté ce que j’ai dit ? » nous fit Paul.

Boosté par le discours d’Emile qui avait su trouver les mots juste pour me réveiller, je lui passais le ballon. J’avais la rage. Rose… Bruce… Liverpool… Ca n’allait pas se passer comme ça !

On fait bien tourner le ballon, c’est bizarre ça na rien à voir avec notre jeu jusqu’à présent. Comme quoi ça ne tient à rien un match. Les combinaisons sont agréables à l’œil, on prend du plaisir. Je crois que mine de rien, il fallait ce but pour susciter en nous une réaction d’orgueil. Devant notre public en plus.

30’: Oh ça joue bien ! Brown se défait de Mascherano et passe de son aile droite un caviar dans la surface à Marcus Bent ! Celui-ci pivote et crochète les défenseurs qui revenaient et me transmet le ballon au centre en retrait ! Je place ma frappe !
 ET BUT ! L’EGALISATION !

Mes coéquipiers et le public sont fous de joie ! Encore un but moche et classique à mettre à mon actif mais il est important car on revient à la marque !

1 - 1

Gerrard me regarde en souriant, il a l’air satisfait de note réaction.

Le match peut enfin commencer !

33’: La partie s’anime peu à peu, les duels au milieu de terrain sont intenses. Profitant d’un peu d’espace, je place une frappe qui passe de peu à côté des buts de Reina.

Ca part dans tous les sens, Liverpool donne coups pour coups sans qu’aucune équipe ne parvienne à reprendre l’avantage.

 Coup de tonnerre dans les arrêts de jeu de la mi-temps !! Alors qu’on semblait se diriger vers un score nul pour la rentrée aux vestiaires, Scharner,visiblement vexé du faible taux d’audience de son speech de tout à l’heure transmet superbement à Bent et poursuit sa course. Bent crochète Carragher et délivre une super passe à Scharner qui est arrivé au niveau de la surface. Celui-ci contrôle et plein de sang-froid vient battre Reina d’un plat du pied ! Super action de notre Capitaine !

C’est du délire, on prend l’avantage juste avant la mi-temps !

2 - 1

Et c’est la mi-temps ! Nous rentrons confiants au vestiaire, exaltés par le super scénario que nous vivons en ce moment contre le grand Liverpool. Bruce, Emile et Paulessayent de calmer un peu le jeu mais nous exhortent à avoir le même état d'esprit !

 2ème mi-temps 

Et ça repart, alors que notre public répond par ses chants au célèbre « you’ll never walk alone » des supporters des Reds.

Liverpool presse dès le début mais notre défense reste super solide avec un Titus Brambledes grands jours !

52’: Suite à une contre-attaque de notre part, je me retrouve à l’entrée de la surface, je frappe ! Mais Reina détourne le ballon en plongeant magistralement et les défenseurs deLiverpool se précipitent pour dégager ! Alors que je pensais l’action perdue, je vois soudainMarcus Bent bousculer Carragher et se jeter. Il touche le ballon !

ET BUUUUT ! Bent propulse la balle au fond des filets de Reina !!! INCROYABLE, ET DE 3 !!!

Marcus est vraiment l’homme du match, il est impliqué sur tous les buts jusqu’à présent, double passeur et buteur cette fois-ci !

3 - 1

Liverpool est surpris et son public reste muet quelques secondes. Ils ne s’attendaient pas à une telle réaction de notre part ! Mais attention il reste encore pratiquement 40mn à jouer.

A la 54’, Pennant dribble trois de nos joueurs, s’infiltre dans la surface et frappe maisBramble, encore lui contre son tir !

Liverpool reprend le dessus peu à peu en nous faisant courir après le ballon. Notre incroyable période nous a fatigué et les Reds en profitent en combinant et en confisquant le ballon.

Enorme occasion de Babel à la 60’ ! Le joueur de Liverpool, très rapide repique au centre à partir de son aile gauche et se présente face à Chris ! Celui-ci sort mais Babel anticipe et ouvre son pied droit et frappe à ras de terre ! La balle va rentrer ! NON ! Poteau !! Mais le ballon revient vers Babel qui a le champ libre ! Alors qu’il va pousser le ballon, Granqvist, supplée par Kirkland, surgit et gêne Babel en expédiant le ballon en corner ! Quelle occasion pour les Reds !

Pas le temps de souffler, sur le corner qui suit, Gerrard place son ballon dans la surface.Torres encore lui saute plus haut que tout le monde et frappe de la tête ! LA BARRE REPOUSSE !!! Encore ! Et sa deuxième tentative échoue de peu au dessus ! Décidément on est vernis aujourd’hui !

On est cuits, on n’en peut plus, le match se déroule à un rythme vraiment soutenu. Les minutes passent avec une longueur exaspérante.

A la 82’, je réussis à placer un tir mais complètement à côté. Crevé…

Babel pénètre une ultime fois la défense à la 89’, s’ensuit un cafouillage comme on en voit peu, mais finalement Granqvist déploie ses grandes cannes et dégage la balle au loin !

ET L’ARBITRE SIFFLE LA FIN DU MATCH !!!

Incroyable victoire sur le grand Liverpool 3-1 chez nous au JJB Stadium ! Le public scande nos noms, surtout le mien et celui de Bent, héroïque et sacré homme du match aujourd’hui !

Le tableau des stats s’affiche.

En dépit du score, on voit vraiment qu’on s’est fait bouffer dans l‘entrejeu...

Les buteurs :

Gerrard s’avance vers moi et me félicite de ma performance et m’annonce avec un clin d’œil qu’il ne nous laissera aucune chance au retour à Anfield. Puis il me tend une main amicale que je serre sans hésitation, avant de le voir s’éloigner pour rejoindre ses coéquipiers.

Je restais pensif. Aujourd’hui on avait battu Liverpool. Miraculeusement, peut-être. Mais la vérité c’est que Gerrard m’avait complètement surclassé, dans tous les secteurs de jeu. Qu’importe, ça ma donné envie de bosser encore plus à l’entraînement !

Le lendemain matin, je lisais The Sun au dessus d’un bon bol de chocolat fumant, du bon Ricoré que je faisais importer de France.

Je lisais l’article qui encensait notre belle victoire face aux Reds. Une nouvelle fois, je semblais avoir plu aux observateurs, même s’ils se sont plus focalisés sur l’excellente performance de Bent.

Je savourais, dans tous les sens du terme, quand soudain mon attention fut happée par un encart annexe à l’article principal et qui titrait :

« Otel Freston blessé ! »

De surprise, j’en lachai mon croissant qui s’écrasa lamentablement dans mon Ricoré, éclaboussant au passage ma chemise de nuit Winnie l’Ourson. Mais je m’en foutais. Il se passait quoi là ? Je serrai le journal plus fort en le rapprochant de mon visage, comme pour m’assurer que j’avais bien lu ce que j’avais lu.

« Selon les dires de son manager Steve Bruce, qui a réuni la presse après le match, le jeune prodige français de Wigan, Otel Freston, s’est blessé au tendon d’achille et manquera les prochaines sorties de son équipe pour un temps encore indéterminé. Visite médicale et verdict aujourd’hui. Conjuguée à l’absence de Luis Antonio Valencia, parti en Equateur pour raisons personnelles, nul doute que cette blessure portera préjudice au club desLatics. »

J’hallucinais, c’était quoi cette histoire ?! Je me douchai en vitesse et partit en vitesse au siège du club et trouvai Bruce dans son bureau, il allait se préparer à partir à l’entraînement. Il semblait mi-contrarié, mi-amusé à la fois de me voir.

« Ah, te voilà enfin Freston, je me doutais que tu viendras me voir ».
- Comment ça ? Roh et d’abord je m’en fous, c’est quoi cette histoire de blessure ?? Bordel j’ai jamais été autant en forme que maintenant !

Bruce ne dit rien. Il ouvrit un tiroir du bureau, en sortit une grande enveloppe en Kraft et la jeta sur la table devant moi.

« Ouvre cette enveloppe. »

Surpris et poussé par la curiosité, j’empoignai l’enveloppe et en sortir son contenu. Des photos. Tel le croissant tout à l’heure, je les lâchai de surprise et fis un pas en arrière. Ces photos…

« Quand je suis parti du stade hier, il y avait ça sur le siège passager de ma voiture. Comprends que je ne puisse laisser passer cela. Ca a été un choc pour moi...Je pensais que les choses étaient claires dans ta tête. »

J’étais trop abasourdi pour répondre quelque chose, comprenant avec une peur grandissante ce qui était en train de se passer. Je finis quand même par bégayer :

« Vous..vous n’avez pas le droit de me mettre sur la touche pour ça, c’est injuste ! »
- Pardon ? fit-il en se redressant et en durcissant le ton, c’est encore moi le manager que je sache, non ? Tu vas suivre les entraînements réservés aux blessés pour donner l’illusion, mais durant le temps que je jugerai bon et tant que tout ça ne sera pas tiré au clair, tu peux oublier l’équipe première.
- Vous vous foutez de moi là ? Où est la caméra ! Surprise surprise, c’est ça ? Ou bien Punk’d avec Ashton Kutcher ?
- Tu savais les risques en faisant ça pourtant.
- Whelan ne sera jamais d’accord avec ça ! Et le médecin dans tout ça ?
- Ils n’en sauront rien, tu auras tout intérêt à simuler une douleur devant le médecin aujourd’hui. Et tu aurais trop à perdre de créer un scandale dans le club, sachant que ta parole contre la mienne ne vaudra pas grand-chose. Ne cherche pas, il n’y a pas de solutions. Tu dois comprendre que les choses, on les fait à ma manière. Tu as été prévenu.

Je baissai la tête. Oh oui j’avais pourtant été prévenu, plusieurs fois. Je me suis résigné.Bruce quitta la pièce.

« Bon je t’attends à l’entraînement et bien sûr, tout cela reste entre nous. »

Je ne répondis pas. Je regardais une nouvelle fois les photos.

Comment avait-on pu me faire ça ? Prendre des photos de moi en train d’embrasser Rose devant le cinéma et les envoyer à Bruce ?

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