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dimanche 21 avril 2013

Arc 1 : Article 3


Publié le 22.04.13 
(Le 11.04.08 sur Soccers)





Il transpirait comme un bœuf dans son beau costume trois-pièces



et chaque mouvement pour se diriger vers nous semblait être une épreuve sous le soleil de plomb de la région parisienne (alors que Sébastien Folin avait annoncé de la pluie hier, merci la météo !)
Transpirer c’est fashion, c’est la marque du serious-business. J’en ai déduit que ce type, ce n’était pas n’importe quoi. A croire qu’il était bien renseigné sur le club le bougre, il se dirigea instantanément vers moi et me tendit une carte professionnelle :


cartetruquee


(Cette carte a vraiment un design graphique horrible...)

- Monsieur Freston ?
- Euh… qui le demande ? Si c’est pour l’inspection du Trésor Public alors là je réponds que vous faîtes erreur ^^
- Haha, et drôle en plus d’être talentueux, que de qualités ! 
- Dîtes-moi quelque chose que je ne sais pas, s’il vous plaît.
- Vous êtes doué en répartie, Monsieur. Je me présente, Ed Mastroenni, président du WE United.
- …


Le WE United… Ils avaient remporté la division régionale en finissant invaincus cette année. Je me demandais ce que ce président qui fleurait bon l’Acqua Di Gio à 1500 euros




voulait à notre petit club de quartier. Quoiqu’il en soit il m’énervait ce type à rouler des mécaniques.

«Connais pas » ,ai-je répondu nonchalamment. Juste pour le faire chier.

Il a tiré une de ces gueules, je vous dis pas.





- Bref Monsieur Freston, nous sommes ici pour faire affaire avec vous.
- Dîtes-moi tout.
- Nous avons un plan, monsieur Freston, un plan vers l’avenir, un plan qui vous permettrait de vous évader de votre vie minable dans les jours à venir.

Ouch, il avait tapé là où ça faisait mal. L’outrecuidant ! Dans des cas comme ça, répondre en décrédibilisant le type m’apparut comme la meilleure solution.

- Et vous vous l’êtes tatoué sur le cul le plan ? Désolé mais j’ai pas le temps, mon esprit glisse ailleurs.
- Un peu de sérieux Monsieur Freston, dit-il en claquant des doigts.





Immédiatement, ses gorilles en costard s’approchèrent de nous de quelques pas.

Une image forte m’est alors venue à l’esprit : celle de Marlon Brando concernant « une offre que l’on ne peut refuser »





ainsi que d’un plongeon (forcé) digne de Laure Manaudou dans l’étang de la Minière de Guyancourt. Avec de jolies chaussures lestées de plomb.




Dans le même temps, mes coéquipiers du FC Idols s’étaient rapprochés de moi, enfin… les bourrins genre Corbu, Peter et Pop, tandis que d’autres comme Jordan reculaient, prêts à détaler comme des lapins. C’était surréaliste, on aurait dit une chorégraphie Kamel Oualienne.

- Je vous écoute, soupirai-je.
- Mon offre est simple : nous connaissons votre passif, votre passage à Clairefontaine, votre blessure, la galère que vous vivez depuis 4ans. Votre talent est certain, vous le prouvez encore ici de match en match, mais soyons honnêtes, cette équipe n’est pas de votre standing.
- Attendez, je baisse mon short si vous voulez.
- Notre démarche est d’assurer l’avenir du club en engageant un jeune prometteur tel que vous, poursuivit-il en ignorant ma remarque pourtant du plus bel effet, il serait dans votre intérêt d’accepter et ainsi de quitter le trou dans lequel vous vous êtes embourbé. De plus, vous recruter nous occasionnerait une certaine... publicité si vous voyez ce que je veux dire ! Imaginez le tableau ! "L'espoir déchu du football français renaît de ses cendres grâce à Ed Mastroenni !! Le jeu en vaut la chandelle n'est-ce pas ?


Il m’avait vexé en fait ce con. Parler de mes soucis comme si on avait élevé les cochons ensemble.


- Vous l’avez dit, je suis un joueur talentueux, je mérite certainement mieux, dis-je avec toute la modestie dont je suis capable.
- Je considère que vous acceptez alors.
- J’accepte en effet. Mais pas d’offres de la part de clubs miteux comme le votre, j’ai bien plus d’ambition, le niveau régional, c’est pour les petites frappes.


Tout le reste de l’équipe a tressailli à mes paroles. Jordan a filé se cacher derrière Sama, une fois n’est pas coutume en gémissant «ils…ils vont nous casser les jambes… ». J’avoue que j’y ai été fort et que j’ai moyennement réfléchi sur le coup.


Mastroenni, la mine déconfite commença à lever les doigts. Et là j’ai eu un éclair de génie.

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- Cependant… me suis-je empressé d’ajouter.
- Oui ? Fit Mastroenni, suspendant son mouvement.
- Jouons un match contre votre équipe. Nous gagnons, vous me laissez tranquille et me laissez retourner à, comment vous dîtes déjà ? « Ma vie minable ». Nous perdons et je m’engage chez vous. Nous sommes des amateurs de football avant tout non ? Réglons ce litige sur le terrain, ce serait mieux, non ?


J’avais vraiment pas envie de me faire refaire la façade.


« Hmmm… Vous raisonnez en tant que footballeur, j’aime ça, répondit-il en baissant le bras. C’est d’accord. Fixons le match dans une semaine jour pour jour à 20h00, je suis bon prince comme vous voyez. Ca vous laissera le temps de vous améliorer un peu. Si cela est possible… »


Il jeta un regard dégoûté à l’ensemble de l’équipe.


- D’accord, dans une semaine à votre stade, fis-je.
- Très bien, à dans une semaine alors, Monsieur Freston, mais je vous préviens, je commence déjà à préparer le vestiaire à votre nom ainsi que le flocage de votre maillot.
- Si vous pouviez m’envoyer des filles dans ma chambre aussi…
- A la bonne heure, ricana-t-il et se tourna pour s’en aller avec ses sbires.


Après quelques pas vers sa voiture noire aux vitres teintées (gros cliché),


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il se retourna une dernière fois vers moi :


« Au fait, monsieur Freston, je connais un très bon inspecteur des Impôts, un ami de longue date. Réfléchissez bien surtout. »




Ils montèrent dans la voiture et s’en allèrent. Ce con m’avait mis au pied du mur. Il me restait une semaine pour trouver une solution.


En attendant, jouer le match était inévitable...


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