Arc 1 : Article 10

Publié le 22.04.13 
(Le 21.04.08 sur Soccers)

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« Qu’est-ce que tu veux ? » lui demandai-je avec une froideur qui aurait gelé sur place un ours polaire obèse.

- Je peux entrer ?

Après une mûre réflexion qui dura fort longtemps, (à savoir un dixième de seconde), ma réponse tomba tel un couperet :

« Non ».
- Je n’en attendais pas moins de ta part, me répondit-il, et ça confirme ce que je pense de toi.
- Arrête, je vais rougir.
- Bref. J’ai lu ton interview sur le Wiganer.net. J’ai comme l’impression que tu te fous légèrement de ma gueule.
- Luis Valencia, guest-star dans « Les Experts – Wigan », t’es trop fort tu sais ?
- Quel humour… Je suis venu pour régler cette affaire une bonne fois pour toutes. Je vais t’expliquer deux-trois trucs, tu veux bien ? Ici la star avec Heskey, c’est moi ! Tu te la pètes un peu trop pour un ancien rebut de Clairefontaine, tu débarques là avec tes gros sabots et ton égo mal placé et tu crois pouvoir me piquer ma place comme ça ?
- Hey calmos hein ! La concurrence c’est sain, ça oblige à se dépasser, et je pense que toi tu devras aller au-delà de tes limites ^^ !
- Et toi tu ferais bien de faire attention avec ton attitude provocatrice et ton immaturité, ça pourrait te causer des gros problèmes...
- Hey, tu sais que la dernière personne qui m’a dit ça, c’était ma mère ? Tu nous fais une crise de chiantisme Louise ? Perso tant qu’à fréquenter une Louise, je préfère Louise Bourgoin.

- Bon ok, t’as gagné Freston, retrouve-moi sur le terrain d’entraînement de suite, à moins que t’aies égaré tes cojones !
- Attends, tu veux que je baisse mon pantalon qu’on vérifie ?
- J’écoute même plus ce que tu racontes. Prends tes affaires, on y va !
- Et on va faire quoi là bas ?
- Un duel.

Nous étions dans le rond central. Valencia poussa le ballon loin en avant et attendit que celui-ci s’immobilise.

- On va partir du rond central, le plus rapide récupèrera le ballon. Ensuite on essayera de se le prendre. Le perdant est celui qui abandonnera.
- Cool. Dans le genre grosse perte de temps… Et c’est quoi l’enjeu en fait ?
- Facile. Si tu gagnes, je plaiderai pour toi auprès de Poch pour qu’il te fasse jouer dans l’équipe A. Si tu perds… hmm… tu viendras faire le ménage chez moi pendant 1 mois, tu me feras mes courses, mes lessives… Et tu m’appeleras « Monsieur Valencia » aussi ! Ca va être marrant tiens !
- Euh ok, si tu le dis.
- Bon, on y va, à trois ! 1…2…

A « 3 », je me suis élancé vers l’avant aussi vite que j’ai pu, au coude à coude avecValencia.

Nous touchons le ballon en même temps mais je bénéficie d’un contre favorable et le récupère quand même, talonné par Valencia ; Ca y est, on passait aux choses sérieuses !

Je mets toutes mes forces dans ce duel, bien décidé à ne pas avoir à supporter les chaussettes sales de mon rival pendant un mois entier, berk ! Le combat faisait rage !

Un coup j’arrivais à le feinter magnifiquement d'un râteau !

Une autre fois, il me récupérait aisément le ballon, il est plus solide que moi le fourbe !

Nous étions à égalité, le duel gagnait en intensité !

Une autre jolie feinte de ma part pour le mettre dans le vent haha !

On commençait sérieusement à fatiguer tous les deux, il fallait en finir le plus vite possible…

Alors que je m’apprêtais à lui refaire le coup du râteau, je le sentis accélérer brusquement et arriver à toute vitesse dans mon dos ! Je n’eus pas le temps de l’éviter et sentis une vive douleur à la jambe droite !! Je chutai lourdement au sol !

Rah nom d’une trompette ! Ce con m’avait fauché à pleine vitesse en plein dans l’intérieur du genou ! Je me tordais de douleur par terre, putain ça faisait mal ! Quel con mais quel con !

Du sol, la vision embuée par la douleur, je le vis, froid comme jamais me regarder avec mépris.

« C’est pour ça que tu ne pourras jamais te faire au haut niveau, je n’ai pas de souci à me faire. Je t’attends demain, y’a du repassage à faire. »

Et il s’éloigna, me laissant au sol. Purée j’espère ne pas être trop blessé et que ça va passer ! Pour l’instant j’avais l’impression d’être engourdi, mon genou avait gonflé et était tout rougi par le choc. L’hématome allait faire mal ça c’est sûr…

Je me relevai péniblement et regagnai tant bien que mal mon domicile en clopinant. Au moins, ce n’était pas cassé. Pourquoi j’avais accepté ce duel à la con ??J’aurais du lui claquer la porte au nez, tiens ! En pleine période d’essai en plus, la poisse revenait… Et si ce connard m’avait ruiné mes chances de retrouver le haut niveau ?

En début d’après-midi, j’ai téléphoné à Bruce pour lui dire que je ne prendrais pas part à l’entraînement de cet après-midi, que j’étais souffrant et que je préfèrais rester à la maison pour aujourd’hui. J’avais honte et super mal en fait. Mais Bruce me dit qu’il fallait que je vienne quand même, que Whelan et lui avaient à me parler… Prenant sur moi, je me rendis au bureau de Whelan. Bruce s’y trouvait déjà. J’essayais de cacher le fait que je boitais. Sans grand succès.

« Vous allez bien ? » me demanda Whelan. « On dirait que vous avez quelque chose au genou droit. »

Il avait l’air contrarié.

- Oh oui ça va, mentis-je en souriant, même si c’était un sourire jaune, juste un petit choc pendant le match d’hier que je n’avais pas senti sur le moment, vous savez ce que c’est, on sent ces petits bobos une fois qu’on refroidit, haha ! Ca va passer ce n’est rien.
- Tant mieux alors, me dit Bruce, parce que l’on va avoir besoin de vous cette saison.

J’étais sur le cul.

- Vous voulez dire que… ?
- Mais oui, me fit Whelan en me tendant une feuille de papier. Voici votre contrat, félicitations, vous avez validé votre période d’essai !

Je pris la feuille et la lus attentivement, dessus y figuraient les conditions de mon contrat, sa durée, la rémunération… J’en oubliai presque ma jambe blessée sur le coup mais une pique de douleur me fit vite revenir sur terre.

Et pour couronner le tout, Bruce me balança ça en pleine gueule :

- Il manque juste la signature du médecin du club pour l’approbation finale du contrat auprès de la Ligue pour vous inscrire officiellement chez nous et pour le championnat qui commence dans une semaine et ce sera parfait. Il en profitera pour examiner votre genou d’ailleurs, mais bon ne vous inquiétez pas, la visite médicale se passe bien normalement.

Je fis semblant d’avoir l’air heureux de cette nouvelle. Je l’étais, ouais c’est vrai. Mais j’avais les glandes. A croire qu’en fait, elles étaient dans ma gorge mes « cojones »

- Merci encore pour votre confiance, dis-je avec le maximum de conviction que je pouvais avoir, et quand doit avoir lieu la visite médicale ?
- Oh, nous avons pris la liberté de demander au médecin de vous recevoir dans les minutes à suivre.

Ok, là j’étais dans la merde. Gros stress, grosse panique...

AU SECOURS !!!!!!!

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